CECI n'est pas EXECUTE Ve Rencontre des Jeunes Chercheurs de DIRASET Hammamet, du 15 au 19 juillet 2008

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Ve Rencontre des Jeunes Chercheurs de DIRASET Hammamet, du 15 au 19 juillet 2008

Bourdieu a avancé l’idée selon laquelle expliquer oblige à comprendre, parce que les significations font partie de la signification totale de l’expérience et qu’en dernière analyse, expliquer ou comprendre se rejoignent. Pour Bourdieu, l’être humain est à la fois agent et acteur, une causalité interne et externe, un habitus et une liberté d’agir. Geertz s’est déclaré l’adepte de l’art de la description fine ou « épaisse » (thick description), car décrire, pour lui, c’est déjà penser. Dans ce même ordre d’idée, Javeau appelle au « bricolage » du social.

Peu importe ce débat théorique et méthodologique, le questionnement sur les procédures de construction de l’objet, de sélection, de focalisation ou encore du « découpage » de la réalité « substantielle » qu’on est devant elle (les archives) ou qu’on met à rude épreuve (le terrain du sociologue, de l’anthropologue ou du géographe), de tri de l’information recueillie, de contextualisation des discours prononcés, demeure d’une actualité effective.

 Tel est l’objet de la cinquième session doctorale que nous comptons organiser. Après la question des sources, de l’usage et de la construction des concepts, de la bibliothèque du chercheur et comment y accéder, et des problèmes soulevés par le contexte, on essayera d’aborder la question de la confection de la boîte à outils relative à l’interprétation et la description. Y a-t-il un impératif de description en sciences humaines au sens où la réalité s’organise et s’ordonne en se décrivant elle-même? La description est-elle toujours neutre ? Est-elle rattachable à une matrice générale qui est la culture ambiante et les médiations symboliques constitutives de cette culture et qui façonnent toute tentative de décrire le monde social ? En quoi la description diffère de la simple observation ? Comment le problème de la description se pose à l’historien qui est tributaire de la documentation archivistique ou autre qui lui est disponible et dans la mesure où celle-ci, comme disait Lucien Febvre, dicte le questionnement et féconde ainsi la recherche ? Ou bien serions nous contraints d’adopter la position de Marc Bloch qui affirmait que ce sont les questions de l’historien et non pas les documents archivistiques qui sont au départ de la construction ? Dans ce cas, il est légitime de décrire une réalité qu’on ne voit pas ou encore qu’on croit ne pas la voir.

François Pouillon a participé à l'encadrement de cette semaine, à laquelle se sont jointes également Valérie Beaumont et Sonia Ben Meriem, doctorantes du CHSIM en séjour en Tunisie.

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