CECI n'est pas EXECUTE Christian Roche, Paul Vigné d'Octon (1859-1943). Les combats d'un esprit libre, de l'anticolonialisme au naturisme ;   Marie-Joëlle Rupp, Paul Vigné d’Octon. Un utopiste contre les crimes de la République1.

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Christian Roche, Paul Vigné d'Octon (1859-1943). Les combats d'un esprit libre, de l'anticolonialisme au naturisme ;   Marie-Joëlle Rupp, Paul Vigné d’Octon. Un utopiste contre les crimes de la République1.

(Alain Messaoudi)

Christian Roche, Paul Vigné d'Octon (1859-1943). Les combats d'un esprit libre, de l'anticolonialisme au naturisme. Paris, L'Harmattan, 2009, 173 p. 

Marie-Joëlle Rupp, Paul Vigné d’Octon. Un utopiste contre les crimes de la République. Paris, Ibis Press, 2009, 177 p. (préface par Jean Lacouture)

Paul Vigné d’Octon : pour qui s’intéresse à l’histoire coloniale de la France, ce nom évoque un des rares dénonciateurs de la colonisation dans sa période d’apogée – l’auteur de La gloire du sabre (1900), qui décrit entre autres les horreurs de la mission Voulet-Chanoine, et de La sueur du burnous (1911), réquisitoire contre les oppressions couvertes par le Protectorat français en Tunisie. Malgré leur circuit de distribution assez marginal, ces livres ont suscité un certain écho en leur temps, dans la mesure où Vigné d’Octon avait alors accédé à une relative célébrité littéraire et politique. Ils sont restés suffisamment ancrés dans les mémoires – constituant ainsi une des sources du numéro du Crapouillot que Francis Delaisi, André Malraux et Jean Galtier-Boissière consacrent en janvier 1936 aux dessous et atrocités des expéditions coloniales – pour avoir fait l’objet de rééditions militantes en tant que monuments de l’anticolonialisme2. En 2006, dans le sillage de la controverse suscitée par la loi française du 23 février 2005 et de son article invitant les programmes scolaires à reconnaître « en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord », l’État algérien a réédité La gloire du sabre avec une préface d’Abdelaziz Bouteflika3.

Or, le parcours de Vigné demeurait largement méconnu. Vigné n’a fait l’objet d’aucun livre, à part une brève monographie publiée à Montpellier à l’occasion du centenaire de sa naissance, ouvrage écrit d’une jolie plume par sa seconde épouse, mais à la diffusion restreinte, et sans la distance critique qu’exige le travail historique4. La question de son anticolonialisme avait certes été l’objet d’un débat entre Jean Suret-Canale, qui l’avait présenté en 1959, dans un mensuel proche du parti communiste, comme un anticolonialiste dont l’œuvre gênante avait été étouffée par le « parti colonial »5, et Henri Brunschwig qui, à partir d’un travail d’archives et d’une lecture précise de l’œuvre, dégageait en 1974 un individu à la fois plus complexe et plus banal, mais certainement pas anticolonial – le terme étant d’ailleurs pour lui anachronique avant 1905, date de l’invention du mot « colonialisme » par le socialiste Paul Louis6. Suret-Canale concluait qu’on pouvait parler d’anticolonialisme chez Vigné après 1906, l’homme s’étant rapproché de l’anarchisme libertaire. Mais ce débat était resté interne à la communauté des savants, et les deux spécialistes de la colonisation étaient tombés d’accord sur un point : l’œuvre de Vigné ne méritait pas qu’on procède aux recherches plus approfondies que le volumineux fonds d’archives déposé par sa veuve en 1973 à Montpellier auraient permises7.

Cinquante ans après les décolonisations pourtant, alors que le passé colonial et ses héritages font l’objet de débats publics et reprennent une place centrale dans l’historiographie française, deux biographies de Vigné paraissent à quelques mois d’intervalle. Elles devraient permettre à un plus large public de découvrir sa curieuse trajectoire. Elles partent l’une et l’autre d’une interrogation sur ce qui a rendu possible un engagement anticolonial – ou, du moins, la dénonciation des crimes de la colonisation. Christian Roche, ancien d’inspecteur d’académie qui a longtemps vécu au Sénégal, a rencontré la figure de Vigné en consacrant une thèse d’histoire aux résistances à la conquête française en Casamance8 ; Marie-Joëlle Rupp, journaliste indépendante, a poursuivi en amont l’enquête rétrospective qu’elle avait engagée à partir de la figure de son père, Serge Michel, un militant actif de la décolonisation9.

Disons le d’emblée, les deux ouvrages ne présentent pas les mêmes qualités. Le livre de Christian Roche repose sur un travail sérieux, met à jour quelques données nouvelles, mais, sinon les premières pages, n’offre guère de plaisir de lecture. Il juxtapose trop souvent cadre historique général et parcours biographique singulier, sans que l’un et l’autre ne s’éclairent mutuellement, et au risque d’ennuyer. Marie-Joëlle Rupp introduit en revanche avec habileté le contexte historique en restant proche de son personnage et en adoptant un mode d’écriture synthétique. Elle intègre à son récit des séquences de dialogue reprises de l’œuvre même de Vigné pour le rendre plus vivant et parvient à recréer le climat d’une époque. Son livre se lit avec facilité et plaisir, fidèle en cela aux valeurs d’instruction récréative dans lesquelles a grandi Vigné et qu’il a à son tour promu. La reconstitution du milieu dans lequel Vigné s’est formé à Montpellier à la fin du Second Empire, entre un père boulanger républicain féru de science et de littérature et une mère très pieuse, est particulièrement réussie10. On pense au monde du marseillais Victor Gelu, un demi-siècle plus tôt et avec une orientation politique différente, et aux républicains du Var étudiés par Maurice Agulhon11. Le travail de documentation et la culture historique de l’auteur sont suffisamment solides pour emporter la conviction d’un lecteur soucieux de vérité historique – bien qu’on puisse regretter quelques inexactitudes12 qui tiennent en partie à une distance critique insuffisante envers la façon dont Vigné présente les faits13.

Les deux biographies, construites chronologiquement, nous permettent de suivre Vigné de Montpellier, Toulon et Aix-en-Provence (où il poursuit ses études de médecine) jusqu’en Guadeloupe et au Sénégal (où il a sa première expérience coloniale comme médecin de marine), puis de Paris (où il fait en 1888 ses premières armes littéraires) jusqu’à Octon au pied des Causses, pays de sa famille paternelle et base électorale de son action politique entre 1893 et 1906 (il a été successivement élu député en 1893, conseiller général en 1895 et maire en 1896). C’est dans le « château » hérité de sa femme Madeleine, où il passe les étés, qu’il termine sa vie.

L’approche biographique permet au lecteur d’opérer des rapprochements entre les engagements politiques et littéraires de Vigné et son milieu d’origine. Il y a certainement un désir de revanche sociale chez le jeune homme qui, orphelin de père et sans fortune, se voit refuser la main de la jeune fille qu’il aime d’un amour partagé – on lui préfère un avocat14. La violence de ses attaques contre les républicains modérés favorables à la grande colonisation capitaliste ne se développe qu’après qu’il s’est vu opposé aux élections à Paul Leroy-Beaulieu et elle prend une ampleur nouvelle après sa défaite électorale de 1906. La présentation héroïque que donne Vigné, et ses biographes après lui15, de la réunion contradictoire qui l’oppose au gendre de Michel Chevalier, auteur réputé de De la colonisation chez les peuples modernes, éditeur de L’Economiste français et membre de l’Institut, à l’occasion des élections cantonales de 1889, ne masque-t-elle pas un profond sentiment d’humiliation devant le refus du notable de s’abaisser désormais à tout dialogue avec lui16 ? Vigné se voit en grand homme – à partir de 1924, il présente régulièrement sa candidature à l’Académie française –, défenseur des petits et des opprimés – qu’il s’agisse des soldats français de l’armée coloniale mal soignés ou des indigènes massacrés et spoliés17. Républicain radical, il admire à la fois Pierre Loti18 et Émile Zola dont il partage l’esthétique naturaliste et le scientisme. Écrivain prolifique (il publie entre 1889 et 1902 pas moins de treize romans chez Lemerre, et cinq chez Flammarion), ses fictions « exotiques »19 ou régionales donnent une importance considérable à l’hérédité et l’inscrivent dans une tradition polygéniste et raciste20.

Les deux biographes ont conservé l’approche a priori sympathique avec laquelle ils ont abordé leur objet21 et ils s’appuient presque exclusivement sur une documentation élaborée par Vigné lui-même. Or, ce dernier a tendance à recomposer la réalité en fonction de l’effet recherché, à extrapoler, voire à inventer de toutes pièces. Après Henri Brunschwig, Christian Roche en donne quelques nouveaux exemples, qu’il s’agisse de son enfance (le bon Cincinnatus Cantagrel, maître rustique qui transmet au jeune Paul l’enseignement de Virgile par le texte et par l’exemple est une figure de composition) ou de l’expérience cruciale des massacres dont Vigné a été le témoin direct ou indirect en 1885 au sud du Sénégal (les faits sont parfois décrits sans en indiquer les causes). Christian Roche et Marie-Joëlle Rupp ont trop d’admiration pour Vigné pour oser l’hypothèse d’une tendance à la mythomanie. C’est pourtant ce terme (apparu dans le vocabulaire médical en 1905) qui vient à l’esprit à propos de celui qui se targue d’avoir connu Jules Guesde comme client de la boulangerie de son père, Victor Schoelcher sur le bateau l’emmenant aux Antilles et Sigmund Freud comme voisin de banc aux cours de Charcot à la Salpêtrière – ce dont ce dernier affirme n’avoir aucun souvenir22. À partir d’un fond de vérité, il semble que Vigné exagère souvent, reconstituant des tableaux vivants dont il occupe comme par hasard le centre. Avant d’entériner ses affirmations, il est donc nécessaire de les croiser avec d’autres sources.

La publication en 1913 d’un inédit d’Isabelle Eberhardt, Mektoub, en annexe d’un ouvrage consacré à Isabelle Eberhardt ou la Bonne nomade confirme l’ambiguïté du rapport de Vigné à la réalité. Contrairement à ce que dit Marie-Joëlle Rupp (Christian Roche ne dit mot de l’affaire), l’accusation de faux que porte Victor Barrucand contre Vigné est certainement fondée23. Le cas de Vigné, entre naturalisme et affabulation, polygraphie et graphomanie, pourrait nourrir une réflexion sur les conceptions du vrai au XIXe siècle et le rôle conféré à l’écriture.

Ces biographies invitent finalement à aller plus loin dans la connaissance de Vigné d’Octon. Non qu’il faille attendre de son œuvre et de la documentation qu’il a constituée des informations sûres ou nouvelles sur la colonisation – on peut douter que ses pamphlets aient été « étayés par des enquêtes scrupuleusement documentées » comme l’écrit Marie-Joëlle Rupp (p. 13). Mais elles devraient permettre de mieux comprendre les ressorts de l’imaginaire colonial et sa place dans l’histoire culturelle de la France, et offrir des matériaux riches pour une histoire de la culture républicaine et anarchiste, aussi bien que de la sexologie et du naturisme. Au carrefour de l’hygiénisme et de l’anarchisme, le médecin libertaire a vu en effet dans le mouvement naturiste une religion de l’avenir, permettant à l’homme de se délivrer de ses tares physiques et morales, et a transformé dans les années 1930 son « château » en un centre de cure, la Maison du soleil24.

Ajoutons un dernier mot sur la présentation matérielle des deux ouvrages. On n’y trouve pas d’index des noms de personnes, et quelques orthographes sont malmenées – Laurent Tailhade chez Roche (p. 64), Paul-Armand Challemel-Lacour et Émile Combes chez Rupp (p. 19 et 121). L’agrégé Gauthier cité par Rupp qui reprend Vigné sans le corriger (p. 116) est Emile-Félix Gautier, figure importante de la science coloniale qui enseigna la géographie à l’Université d’Alger : le fait que les deux hommes se soient rencontrés n’est pas sans intérêt25. Le livre de Christian Roche aurait mérité un travail éditorial plus poussé – on regrettera en particulier que les notes de bas de page n’aient pas été relues avec suffisamment de soin ; celui de Marie-Joëlle Rupp, agréablement présenté, comporte en annexe une série de pièces d’archives intéressantes et parfaitement reproduites. Mises à part les réserves de la critique historique, on ne peut qu’en recommander la lecture à la fois plaisante et instructive.

Alain Messaoudi

Notes

1 Merci à la revue Ibla de l’Institut des Belles Lettres Arabes de Tunis, http://www.iblatunis.org/, pour avoir autorisé la publication en ligne de ce compte rendu.
2 La gloire du sabre a été rééditée en 1984 aux éditions Quintette, avec des illustrations de Cabu ; La sueur du burnous en 2001 aux éditions Les nuits rouges.
3 Le livre est imprimé par l’Anep, entreprise nationale d’édition et de publicité. On peut aussi citer comme indice de l’intérêt porté en Tunisie à l’œuvre de Vigné la traduction en arabe de La sueur du burnous par Lazhar Mejri, et son article « Paul Vigné d'Octon, 'La sueur du burnous' : un regard extérieur sur la politique coloniale française en Tunisie (1881-1909) » (in Sami Bargaoui et Hassan Remaoun, Savoirs historiques au Maghreb, Oran/Tunis, Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle/C.E.R.E.S, 2006, p. 249-263).
4 Hélia Vigné d’Octon, La vie et l’œuvre de Paul Vigné d’Octon, Montpellier, impr. de Causse, Graille et Castelnau, 1959.
5 Jean Suret-Canale, « L'anticolonialisme sous la Troisième République: Paul Vigné d'Octon » Cahiers internationaux, revue internationale du monde du travail, n° 107, sept.-oct. 1959, p. 57-68.
6 Henri Brunschwig, « Vigné d'Octon et l'anticolonialisme sous la Troisième République (1871-1914) », Cahiers d'Études Africaines, vol. 14, cahier 54 (1974), p. 265-298.
7 Jean Suret-Canale, « À propos de Vigné d'Octon : peut-on parler d'anticolonialisme avant 1914 ? », Cahiers d'Études Africaines, vol. 18, cahier 69/70 (1978), p. 233-239.
8 Christian Roche, Conquête et résistance des peuples de Casamance : 1850-1920, Dakar/Abidjan, Nouvelles éditions africaines, 1976.
9 Marie-Joëlle Rupp, Serge Michel. Un libertaire dans la décolonisation, Paris, Ibis Press, 2007.
10 Cette reconstitution se fonde sur Quarante ans de vie publique. Souvenirs politiques et littéraires d’un Méridional, feuilleton publié par Vigné dans Le Petit méridional entre 1924 et 1928 (Jean Sagnes, « Montpellier dans la seconde moitié du XIXe siècle, d’après les souvenirs de Paul Vigné d’Octon », in Mélanges Jean Combes, Société archéologique de Montpellier, 1991, p. 289-302).
11 Victor Gelu, Marseille au XIXe siècle, introduction de Pierre Guiral, texte établi et annoté par Lucien Gaillard et Jorgi Reboul, Paris, Plon, 1971 ; Maurice Agulhon, Un mouvement populaire au temps de 1848. Histoire des populations du Var dans la première moitié du XIXe siècle, thèse d’histoire, 1969.
12 On ne peut parler ainsi en 1893 d’une « inscription » de Vigné au « parti radical et radical socialiste » (p. 91), la constitution des radicaux en parti politique moderne ne datant que de 1901.
13 On peut citer par exemple la présentation du contexte politique des élections législatives de 1906 (p. 121).
14 Quelques années plus tard, en 1888, Vigné épouse Madeleine Reynes devenue veuve.
15 Cf. Ch. Roche p. 51-53 et M.-J. Rupp, p. 75-79.
16 Henri Brunschvig a souligné que Vigné avait défendu des conceptions coloniales proches de celles de Leroy-Beaulieu dans ses articles publiés en 1887 dans le Bulletin de la société de géographie commerciale de Bordeaux.
17 Sur le sort des soldats de l’armée coloniale, il pourrait être intéressant de comparer son œuvre avec celle de Georges Darien (1862-1921), qui publie en 1889 Biribi, discipline militaire (Valia Gréau Georges Darien et l'anarchisme littéraire, Tusson, Du Lérot, 2002).
18 Vigné dit l’impact qu’a eu sur lui la lecture d’Aziyadé (1879). Le titre de son Journal d’un marin (1897), inspiré par son expérience au Sénégal, vient en écho du Roman d’un spahi de Loti (1881).
19 Parmi ces romans d’aventures africaines (cf. Jean-Marie Seillan, Aux sources du roman colonial, 1863-1914 : l'Afrique à la fin du XIXe siècle, Paris, Karthala, 2006), on peut citer Chair noire (1889), Terre de mort : Soudan et Dahomey (1892), L’amour et la mort (1895), Journal d’un marin (1897) et Siestes d’Afrique (1898).
20 C’est un point que Brunschwig a mis en évidence, en s’appuyant en particulier sur Chair noire (1889), qui conclut sur l’impossibilité de l’amour entre un homme blanc et une femme noire, et sur la préface de Fauves amours (1892). L’Amour et la mort cependant, publié en 1895, s’achève par la naissance d’un enfant, fruit de l’amour d’une jeune foulbé et de son amant blanc (« toubab ») – le militaire français est entretemps mort, épuisé de volupté.
21 M.-J. Rupp fait preuve d’une plus grande finesse psychologique que Ch. Roche, affirmant naïvement le caractère « foncièrement bon » de Vigné (p. 163).
22 Dans la correspondance qu’il adresse à Vigné à la suite de la publication par ce dernier d’une enquête sur la réception de la psychanalyse en France (La vie et l’amour : les doctrines freudiennes et la psychanalyse, Paris, éd. de l’Idée libre, 1934).
23 René-Louis Doyon a confirmé qu’il s’agissait d’une forgerie (Mémoire d'homme : souvenirs irréguliers d'un écrivain qui ne l'est pas moins, Paris, La Connaissance, 1952). Je remercie pour cette référence Céline Keller, qui achève actuellement une thèse de doctorat d’histoire sur Victor Barrucand et a créé un site internet qui lui est consacré.
24 Cf. Arnaud Baubérot, Histoire du naturisme. Le mythe du retour à la nature, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2004 et Sylvain Villaret, Histoire du naturisme en France, Paris, Vuibert, 2005.
25 Sur les conceptions d’É.-F. Gautier, cf. Florence Deprest, Géographes en Algérie (1880-1950). Savoirs universitaires en situation coloniale, Paris, Belin, 2009.

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